Les équipementiers italiens en mauvaises postures

**Thierry G** · 22/06/2011, 09h18

C’est une annonce qui a retenti comme un coup de tonnerre dans le ciel de l’industrie moto italienne : Verlicchi, l’un des plus renommés fabricants de cadres du pays, vient purement et simplement d’être placé en redressement judiciaire. Dit comme ça, l’info peut sembler anodine. La moto italienne regorge d’entreprises satellites et par temps de crise, il n’est hélas pas surprenant que certaines en viennent à péricliter. Sauf que Verlicchi n’est pas seulement l’un des sous-traitants les plus estimés, c’est aussi l’un des plus importants, tant en savoir-faire qu’en volumes.
Nombreux sont les constructeurs à avoir fait appel à lui : BMW (scooters C1 et F 650 G), Honda (pour ses scooters fabriqués en Italie), Yamaha (660 XT), Moto Morini, Buell (cadre périmétrique avec réservoir d’essence intégré des séries XB), sans parler de l’industrie automobile et nautique. Bref, ce n’est pas un petit poucet qui trébuche actuellement, mais bel et bien un acteur majeur du secteur.
Comment en est-on arrivé là ? D’après les représentants syndicaux, mais aussi l’actuel curateur de la marque, le déclin de Verlicchi trouve sa source dans une mauvaise gestion industrielle qui, depuis plusieurs années, a fait perdre à l’entreprise des clients clés tels que BMW, tout en creusant une dette abyssale rendue brusquement intolérable par la crise. Gestion délétère, crise structurelle, cas isolé ? C’est ce que l’on pourrait conclure à entendre cette analyse. Sauf, que, si l’on éloigne le regard pour contempler l’industrie moto italienne dans son ensemble, le tableau paraît franchement inquiétant. Comex, Paioli, Marzocchi, Malaguti, Galvanotecnia, RCM : tous ces sous-traitants connaissent actuellement de graves difficultés financières, et sont minés par la concurrence du Sud-Est asiatique.
Alors que Ducati s’apprête de son côté à ouvrir une usine en Thaïlande (sans que l’on sache encore exactement comment s’organisera la sous-traitance), la résistance s’organise comme elle peut : le syndicat FIOM a interpellé les pouvoirs publics en Émilie-Romagne afin que soient tenus prochainement des États généraux de la moto tandis que chez Verlicchi, l’appareil de production a été placé sous séquestre afin qu’il ne soit pas dispersé avant l’arrivée d’un possible repreneur. Des mesures qui semblent modestes en regard de l’enjeu industriel et social : d’après les estimations les plus pessimistes, près de 6 000 emplois seraient menacés, si la sous-traitance moto périclitait en Italie.

Si ça continue, il n'y aura plus le combo suspension Marzocchi / Sachs sur les prochaines MV .... et on pourrait trouver du Showa devant et derrière comme sur les Ducati ??

22/06/2011, 09h18	#1
Thierry G Rang 3 - John Surtees Aprilia Tuono 1100RR Factory + KTM 1290 GT + TM Racing 450 EN Date d'inscription: juin 2010 Localisation: 91 - 07 - 74 etc. Messages: 2 126	Les équipementiers italiens en mauvaises postures C’est une annonce qui a retenti comme un coup de tonnerre dans le ciel de l’industrie moto italienne : Verlicchi, l’un des plus renommés fabricants de cadres du pays, vient purement et simplement d’être placé en redressement judiciaire. Dit comme ça, l’info peut sembler anodine. La moto italienne regorge d’entreprises satellites et par temps de crise, il n’est hélas pas surprenant que certaines en viennent à péricliter. Sauf que Verlicchi n’est pas seulement l’un des sous-traitants les plus estimés, c’est aussi l’un des plus importants, tant en savoir-faire qu’en volumes. Nombreux sont les constructeurs à avoir fait appel à lui : BMW (scooters C1 et F 650 G), Honda (pour ses scooters fabriqués en Italie), Yamaha (660 XT), Moto Morini, Buell (cadre périmétrique avec réservoir d’essence intégré des séries XB), sans parler de l’industrie automobile et nautique. Bref, ce n’est pas un petit poucet qui trébuche actuellement, mais bel et bien un acteur majeur du secteur. Comment en est-on arrivé là ? D’après les représentants syndicaux, mais aussi l’actuel curateur de la marque, le déclin de Verlicchi trouve sa source dans une mauvaise gestion industrielle qui, depuis plusieurs années, a fait perdre à l’entreprise des clients clés tels que BMW, tout en creusant une dette abyssale rendue brusquement intolérable par la crise. Gestion délétère, crise structurelle, cas isolé ? C’est ce que l’on pourrait conclure à entendre cette analyse. Sauf, que, si l’on éloigne le regard pour contempler l’industrie moto italienne dans son ensemble, le tableau paraît franchement inquiétant. Comex, Paioli, Marzocchi, Malaguti, Galvanotecnia, RCM : tous ces sous-traitants connaissent actuellement de graves difficultés financières, et sont minés par la concurrence du Sud-Est asiatique. Alors que Ducati s’apprête de son côté à ouvrir une usine en Thaïlande (sans que l’on sache encore exactement comment s’organisera la sous-traitance), la résistance s’organise comme elle peut : le syndicat FIOM a interpellé les pouvoirs publics en Émilie-Romagne afin que soient tenus prochainement des États généraux de la moto tandis que chez Verlicchi, l’appareil de production a été placé sous séquestre afin qu’il ne soit pas dispersé avant l’arrivée d’un possible repreneur. Des mesures qui semblent modestes en regard de l’enjeu industriel et social : d’après les estimations les plus pessimistes, près de 6 000 emplois seraient menacés, si la sous-traitance moto périclitait en Italie. Si ça continue, il n'y aura plus le combo suspension Marzocchi / Sachs sur les prochaines MV .... et on pourrait trouver du Showa devant et derrière comme sur les Ducati ??